jeudi 11 avril 2013

Perspectives de l'hôtellerie française ( extraits et commentaires DSCH sur la conférence DELOITTE et SKEMA)

Conférence (« ici commentée » par votre serviteur) organisation cabinet DELOITTE (branche hôtellerie-tourisme) et le SKEMA de Nice-Sophia,  et table ronde sur l’avenir de l’hôtellerie ( 10-4-2013) : 

3 thématiques abordées : la rentabilité ( taux d’occupation revpar, revenu moyen et C.A. ) , les RH, et construction et rénovation d’établissements


LA RENTABILITE : (exposé commenté de Ph.Gauguier associé InExtenso) On fait dire ce que l’on veut aux statistiques, mais quand elles sont nombreuses sur un échantillon important, il en ressort des informations crédibles : disparités importantes des situations entre : • la province, la Côte d’Azur et Paris, • les niveaux de prestations ou nombre d’étoiles Ainsi il vaut mieux, pour le taux de rentabilité, avoir un hôtel de luxe à Paris qu’un hôtel super économique en Province. Evidence ? pas tant que ça, en tant de crise on aurait pu penser que le touriste lambda irait vers des hôtels peu chers, non… il voyage moins souvent ou moins longtemps. Le touriste riche est plus riche, surtout s’il vient des BRICS, et améliore la situation des hôtels de grand luxe ou haut de gamme. Quelques chiffres d’évolution de 2008 à 2012, les plus marquants, qui m’ont intéressé : -Paris : la palme avec 80 % de t.o. en 2012 -commissions : de 3,8% à 4,7% du C.A entre et 2008 et 2012 ( 5,7% en Côte d’Azur, et + 70% en volume sur la province… ! ) -Nice : +10% du prix moyen et +0% du t.o. en 4 ans ( Monaco : +6% et +6%) -Cannes : -6% du revpar en 4 ans -Hôtellerie super économique : de grands écarts d’une ville à l’autre ( ex : Bordeaux revpar +15%, -3% à Toulouse ) Quelques prévisions prudentes pour 2013 : -+3% de touristes -+0% sur le MICE -+3 à 5% pour le grand luxe ( C.A. ) -+1 à 3% pour le 4* -+0% pour les autres catégories Il a été évoqué l’augmentation très variable du nombres de chambres d’une ville à l’autre (+0% à Nice (23000 ) contre 10% à Marseille, mais pas de commentaires hélas sur le risque de disparition de 10000 hôtels en France dans les 10 ans à venir faute de repreneur ( problème de vieillissement des hôteliers de petites unités, et problème de rénovation mal anticipée et difficilement financée ( la rénovation complète d’une chambre et de la salle de bains est évaluée en moyenne à 10-14000€, à moduler bien sûr selon la catégorie et la taille )) 

LES R.H. : Evidemment l’adéquation Offre-Demande a été évoquée mais avec un regard un peu différent pour dire que outre le problème sociologique qui est parallèle et lié à cette difficulté, il faut aborder cette question avec un regard plus pro-actif : en effet l’intervenant insiste sur la nécessité de valoriser ces emplois : -1- en cessant de considérer ces personnels comme des variables d’ajustement, -2- en apportant une valeur ajoutée aux postes concernés : intéresser l’employé à son poste en le formant, en lui donnant des tâches annexes, en faisant évoluer le métier ( il a été rappelé que dans 10 ans tous les types de postes actuels pourraient disparaître) car les attentes des clients évoluent, et l’innovation technique s’accélère. Apporter cela c’est fidéliser l’employé ( 48% des départs sont pendant la période d’essai ) et rentabiliser sa fonction notamment aux heures ou périodes creuses. Il apparaît alors que la fonction RH dans un établissement devient stratégique et non plus seulement administratif. L’expertise acquise avant ou pendant l’emploi est donc devenue primordiale. « table ronde » 

CONSTRUCTION ET RENOVATION D’ETABLISSEMENTS : En France seulement 120 hôtels sont construits chaque année actuellement, de + en + grands, 60% sont des indépendants ( avec ou sans franchise ). Le coût de construction hors foncier est de 40 à 62k€/chambre dans le super-économique et va jusqu’à 150 à 230 k€ dans le luxe. JL Largeteau, dirigeant de VB ( Vacances Bleues) précise que pour l’hôtellerie de séjour et vacances il faut rajouter les coûts non négligeables des annexes de constructions : salles d’animation, miniclubs, équipements sportifs, piscines, et notamment le « désormais presque incontournable SPA très coûteux. » La rénovation de leur hôtel « Royal » à Nice n’a d’ailleurs pu être possible qu’avec l’appui important de leur actionnaire principal la CDD qui a compris la nécessité d’un amortissement sur 25-30 ans ! (à noter, dit JLL, la difficulté de rénover sans, évidemment, fermer l’établissement, d’où leur solution d’avoir créé une filiale spécialisée en bâtiment, + efficace et 20% - chère ) Dans la situation particulière de Divonne-les-Bains, VB a pu financer une opération de construction hôtelière grâce à la proximité de Genève mais surtout grâce à la possibilité d’y adjoindre une résidence de tourisme vendue par appartements à des investisseurs, et ainsi permettre un équilibre d’exploitation au bout de 7 ans seulement. Olivier Carvin du groupe Maranatha Hôtels a témoigné du fait que la rentabilité financière du fonds commerce hôtelier (généralement amortissable en moyenne sur 7 ans ) est supérieure à celle de l’immobilier hôtelier.) Il témoigne que la « reconversion » de bureaux, hôpitaux, etc… n’a pas d’intérêt économique, sauf exception, et n’est à la portée que de grands groupes. O.C. a également témoigné d’un montage intéressant mais peu répandu en Europe : la revente par « appartements » des chambres d’hôtels ( 45 à 80k€ la chambre ) à des investisseurs pour financer des projets, en effet à l’instar de résidences de tourisme, l’investisseur touche un loyer net de toutes charges + la possibilité de réductions fortes sur l’occupation ponctuelle de sa chambre ; expérience fort positive pour Maranatha à ses débuts. Stéphanie Tachdjian (Redman asset development ) insiste sur la nécessité d’intervenir en AMO très en amont des projets de construction ou rénovation afin d’optimiser les coûts mais aussi apporter de la valeur ajoutée au produit final : objectif pérenniser la construction, et son fonds de commerce amortissable au bout de 7 ans en moyenne. Redman participe à l’investissement sur certains projets.

« Cette conférence a permis grâce aux intervenants professionnels d’avoir noté des repères économiques intéressants sur les nouvelles perspectives de l’hôtellerie française. »
Dominique Schemann pour D.S.C.H. Consulting

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